500 ans après la Réforme . . . et maintenant ?

Tom Bloomer
05/04/2017
Notes prises lors d’une rencontre communautaire

Nous célébrons le 500ème anniversaire de la réforme de Luther, et bien que beaucoup de personnes tout autour du monde prient pour une nouvelle réforme, la plupart ne savent pas réellement pourquoi ils prient. En quoi ce qui s’est passé il y a 500 ans nous concerne-t-il aujourd’hui ?

En tant que missionnaires, nous devrions étudier ce qui s’est passé durant la réforme, particulièrement à Genève, car il s’agit là de la transformation la plus profonde et la plus rapide d’une nation qui se soit produite dans toute l’histoire des missions. Ce n’est pas une chose facile que de transformer une nation, mais cette équipe de Français l’a fait. Ils n’étaient pas parfaits. Ils ont commis un bon nombre d’erreurs, mais ils ont accompli beaucoup plus qu’aucun autre groupe de personnes après eux durant ces 500 ans !

Réforme ou réveil ?

Qu’est-ce donc qu’une réforme ? En termes simples, « c’est lorsqu’une nation est transformée sur l’espace d’une génération, avec de nouvelles institutions, de nouvelles lois, une nouvelle vision du monde. » Une réforme est très différente d’un réveil. Un réveil devrait logiquement être la première étape de la transformation d’une nation. Mais dans la plupart des cas répertoriés par l’église, le réveil a profondément affecté l’Église, mais pas la nation dans son ensemble.

Un des premiers orateurs de nos écoles a été Duncan Campbell. Il avait pris part au réveil des Hébrides, en Écosse, où en allant dans une certaine vallée, on pouvait entendre chanter le chœur des anges. Et l’église était ouverte chaque nuit. Les non-chrétiens aussi bien que les chrétiens, lorsqu’ils se rendaient à l’église, tombaient à terre sur le bas-côté de la route sous la puissance de la présence du Saint-Esprit et la conviction de péché.

Beaucoup d’entre vous ont entendu parler du réveil au pays de Galles il y a environ 100 ans. Lors de ce réveil, on enseignait la restitution : en d’autres termes, si vous aviez volé quelque chose à quelqu’un, vous deviez le lui rembourser. Il y a eu aussi une puissante série de réveils avec Charles Finney en Amérique au 19ème siècle. Le plus puissant a eu lieu à Rochester, dans l’état de New-York. On dit qu’après ce réveil, durant plusieurs années les prisons étaient vides, tout simplement parce qu’il ne se commettait plus de crime. Les bars fermaient, parce que plus personne n’allait y boire. Récemment encore, Rochester était connue comme la ville la plus généreuse d’Amérique, celle qui possédait le plus haut niveau de libéralité par habitant.

Un réveil peut donc agir très profondément. Une définition du réveil est que les chrétiens sont « enflammés pour Dieu » et que les incroyants qui viennent les observer brûlent aussi. Dans un réveil, il y a aussi généralement une profonde conviction de péché et la confession. Certains réveils ont donné naissance à des institutions charitables telles que des hôpitaux et des orphelinats. Mais les lois et les institutions politiques ne sont que peu touchées, et le réveil ne dure souvent qu’une génération.

Coup de projecteur sur l’Écriture

Durant la 18e année du règne du roi Josias (2 Rois chapitres 22 et 23), alors qu’il était âgé de 26 ans, il s’est rendu compte d’une manière ou d’une autre que l’argent qui était censé servir à réparer le temple n’arrivait pas à destination. Il a donc pris les choses en main et mis de l’ordre dans le financement et l’exécution des réparations de tous les bâtiments du temple. Comme on nettoyait le temple, on a trouvé le livre de la loi dans la maison de Dieu. La plupart des commentateurs pensent qu’il s’agissait des cinq premiers livres de Moïse et de la Bible (le Pentateuque). Le roi a ordonné que ces rouleaux lui soient lus et, quand il a entendu ce qu’ils disaient, il a déchiré ses vêtements et a commencé à mener deuil, parce qu’il réalisait que les Israélites ne vivaient pas d’une manière conforme à la loi de Dieu. Le Seigneur a maintenu le jugement qu’il avait prononcé sur la nation, mais il promit d’épargner Josias à cause de sa justice. Alors Josias a commencé à briser les idoles un peu partout, et a purifié la nation de son idolâtrie. Josias a aussi restauré la Pâque.

Mais l’œuvre de Josias est restée pour l’essentiel limitée à ce que nous appelons aujourd’hui la sphère de la religion : Il n’y a pas eu de réforme du secteur des affaires, des achats et des ventes ; il n’est pas fait mention non plus d’une aide apportée aux pauvres ou aux orphelins. Cela a été un moment puissant de l’histoire d’Israël, mais comme beaucoup de ces moments, il n’a duré que le temps que ce seul roi a vécu. On peut trouver de meilleurs exemples de ce que nous disons, dans les histoires d’Esdras et de Néhémie. Esdras a reconstruit le temple. Il était plus petit que le premier, et beaucoup moins glorieux, mais il l’a reconstruit. Néhémie est arrivé un peu plus tard et a reconstruit la ville. Beaucoup de personnes voient en cela les deux étapes de ce que Dieu fait dans une nation. Il doit d’abord reconstruire et purifier l’Église, rétablir l’adoration au milieu d’elle, et la purifier de la corruption. Mais la seconde phase, celle que nous ne voyons pas assez souvent, intervient quand la nation elle-même est reconstruite.

Les Frères Moraves et Calvin

Il y a eu dans le passé à Genève une noble tentative d’amener chacun des domaines de la vie sous la seigneurie de Christ, de prendre la parole de Dieu comme seule autorité, non seulement pour l’Église, mais aussi pour la nation. Aujourd’hui le Seigneur conduit beaucoup d’églises à sortir pour aller vers leurs communautés. L’adoration et l’intercession à elles seules n’amèneront pas la réforme. Elles peuvent amener le réveil – par exemple en ce qui concerne le réveil qui s’est produit à Genève au début du 19ème siècle, il y avait eu des générations de prière avant que ce réveil éclate. Une dame anglaise était venue s’installer à Lausanne et avait prié pour Genève pendant des dizaines d’années. Pendant trois générations, les Frères Moraves avaient envoyé des équipes à Genève pour prier pour le réveil. Mais Calvin ne s’est pas contenté de travailler avec l’Église ; il voulait commencer avec l’Église. En commençant par l’Église, il a commencé en cherchant à ce que chaque personne de la ville expérimente une rencontre personnelle avec Dieu. Et il y a eu une complète réforme de l’Église.

Calvin et son équipe croyaient avoir découvert le modèle néo-testamentaire exact de l’Église. La plupart d’entre nous ne pensent pas que cela ait grand-chose à voir avec des robes noires et des couvre-chefs comiques, mais c’est ce qu’ils ont établi à Genève. Calvin avait vécu sous un roi et un système judiciaire très injustes, et personne, particulièrement l’Église, n’était intéressé à savoir, par exemple, si les pauvres avaient assez à manger. L’Église travaillait avec le roi et les autres nobles à institutionnaliser l’injustice, et des milliers d’amis de Calvin avaient été mis à mort.
Ce genre de choses semble se produire de la manière la plus sévère dans des systèmes de pouvoir centralisé, où de plus en plus de pouvoir est aux mains d’une personne ou d’une famille. Cela crée une structure spirituelle où des puissances mauvaises peuvent prendre le contrôle. Durant ses années d’études à Paris, Calvin avait certainement réfléchi à toutes ces questions. Comment les gens devraient-ils vivre ? Si on pouvait recommencer avec juste la Parole, et tout reconstruire selon les principes de la Parole, à quoi cela ressemblerait-il ? Et si on pouvait prendre soin des réfugiés et des pauvres ? Des sans-emploi ? Si on pouvait assurer une éducation à chaque enfant, même aux filles ? Et si on traduisait la Bible dans le langage des gens et qu’à partir de la Bible, on enseignait à chacun comment vivre ? Comment les familles devraient-elles fonctionner, quelles sont les responsabilités des pères et des mères ? Et si on pouvait fournir à chacun un emploi et/ou la possibilité de démarrer une entreprise dans sa maison s’il n’a pas de métier ? À quoi ressemblerait un gouvernement juste ?

Calvin a dû fuir pour sauver sa vie. Mais parce que le roi de France et ses forces avaient essayé de les tuer, lui et tous les Français qui l’avaient rejoint à Genève, Calvin avait l’avantage de ne pas seulement avoir étudié la théologie et le droit. Il avait aussi expérimenté ce qu’était vivre sous un gouvernement injuste, et savait donc ce qui ne marchait pas.

Dieu avait conduit Calvin à Genève, où régnait un vide. Le pouvoir politique s’était désagrégé, dans l’Église aussi bien que dans l’économie, la plupart des dirigeants étaient partis, et la ville était sans défense en face du duc de Savoie. Les gens aspiraient désespérément au changement, et c’est alors que le réveil se produisit. (Pratiquement tous les réveils dont nous avons connaissance par l’histoire se sont produits dans une nation où se ressentait un immense besoin de changement.)

Calvin introduisit le système de diffusion du pouvoir. Le pouvoir n’allait pas être concentré dans une seule ni dans quelques familles. Aujourd’hui, dans la plupart des nations du monde, le pouvoir est concentré dans quelques centaines de familles. Elles constituent ce qu’on nomme l’élite. Elles s’efforcent à tout prix de conserver le pouvoir et la richesse pour elles-mêmes et ne pas permettre au reste des gens de les partager. C’est ce que nous trouvons en Amérique. Nous avons une petite élite, qui tient littéralement entre ses mains 100 milliards de dollars, sans se soucier du fait que certaines personnes n’ont pas assez d’argent pour acheter de la nourriture pour leur famille.

Le point crucial de l’histoire est que Calvin et son équipe avaient étudié en profondeur, non seulement la théologie, mais aussi chacun des domaines de la société. Calvin avait étudié le droit. Pierre Viret, le seul Suisse de l’équipe, était pasteur à Lausanne et avait également étudié la pédagogie. Il a écrit des livres sur la théologie biblique de l’éducation, de véritables pavés qui sont de nouveau imprimés aujourd’hui après avoir été indisponibles pendant plusieurs siècles. Pierre Viret était aussi un homme de prière. Ils avaient fait leurs « devoirs à la maison » – des années d’étude intense – pour les préparer à faire passer à la nation le message sur la manière de vivre. Par exemple, ils ont dit aux banquiers qu’ils ne pouvaient pas demander des intérêts si élevés parce que cela maintiendrait le pays dans la pauvreté. Et ils disaient que les valeurs à cultiver étaient la famille, l’éducation et le travail sérieux.

Ces principes que Calvin et Viret ont enseigné aux banquiers durant la réforme à Genève sont les mêmes que la Banque Mondiale enseigne aujourd’hui au monde entier. Mais Calvin a été le premier à introduire ce système et à le mettre par écrit. Une grande partie de la pensée de Calvin s’est développée sur la base de la théologie de l’importance de chaque individu. Jusqu’au 16ème siècle, l’Europe était une société fondée sur le groupe. Toutes les décisions importantes étaient prises par le groupe. L’individu n’avait pas d’autorité, et très peu de valeur, surtout les femmes. Mais les féministes européennes reconnaissent en Calvin le premier homme à reconnaître que les femmes n’étaient pas moins importantes que les hommes.
À la base du système éducatif de Calvin se trouve sa conviction théologique que chaque être individuel a été créé à l’image même et à la ressemblance de Dieu. Chaque individu a besoin de pouvoir lire la Bible lui-même. C’était la base de sa théologie de l’Église : il n’y a pas de prêtres parce que chaque croyant est un prêtre. Cette conviction était à la racine de sa pensée au sujet de la démocratie. Il a tiré la démocratie de la Réforme française : chaque citoyen convenablement éduqué, y compris les femmes, devrait être capable de participer aux décisions concernant la nation.

Le prochain pas

Nous sommes allés trop loin sur le chemin de l’individualisme. Notre prochain pas est de redécouvrir ce que signifie la vraie communauté. L’isolement et la solitude sont un de nos plus graves problèmes sociaux. Beaucoup de gens considèrent Paris comme la ville de l’amour, mais Paris a le plus fort pourcentage de personnes vivant seules. Nous devons redécouvrir dans nos groupes chrétiens ce que peut être la communauté. Je pense que c’est la raison pour laquelle, à JEM, Dieu nous a donné des équipes et des bases : pour comprendre comment marchent les communautés, ce qui peut les détruire, comment nous pouvons améliorer les choses. Nous avons appris certaines leçons, mais globalement, en ce qui concerne le développement de nos communautés, nous en sommes encore au niveau EFD. Dieu a beaucoup à nous apprendre concernant la communauté. J’ai récemment lu un livre appelé « Communauté de pardon ». C’est un livre puissant. L’auteur a compris que beaucoup d’entre nous avons une compréhension superficielle du pardon. De ce fait, nous ne demeurons pas dans le pardon de Dieu, et nous ne vivons pas non plus dans le pardon avec nos frères et nos sœurs. Dans beaucoup, beaucoup d’églises, le problème majeur est la médisance et la division, que ce soit en Suisse ou aux États-Unis, et j’en ai également entendu parler dans beaucoup d’autres pays.

Nous avons besoin d’imaginer plus de manières d’ouvrir nos communautés aux personnes qui cherchent Dieu. Comment pouvons-nous mieux le faire et avec sagesse ? Certaines de nos minstères à JEM font ce genre de choses dans leurs villes. Ils travaillent avec les jeunes gens, les enfants, la municipalité, pour faire de la ville un endroit plus agréable à vivre, et ils rencontrent une ouverture remarquable à leur message.

Je pense que le Seigneur veut que nous pratiquions plus ce genre de choses, mais cela a un prix. Vous ne pouvez pas transformer une nation sans offrir votre vie. Si vous vous engagez sérieusement à ce sujet, vous courez à la confrontation avec des puissances mauvaises. Certaines ont été au pouvoir depuis longtemps et n’abandonneront pas le terrain sans combattre. Elles contre-attaqueront. Elles mettront à profit toute faiblesse, toute ouverture dans nos vies, toute fissure dans notre fondation, pour nous balayer.

Je crois que nous arrivons à un temps où plus d’entre nous offriront leurs vies de manière très littérale, comme l’Église copte en Égypte. Les attentats à la bombe dans deux églises lors des célébrations de Pâques, et la décapitation de 21 d’entre eux dans le Sinaï ont été pour eux un appel à se réveiller. Beaucoup de chrétiens coptes qui ne fréquentaient pas l’église ont commencé à s’y rendre, et les églises sont bondées. Ils témoignent de leur pardon à l’égard des musulmans violents. Et ils déclarent qu’ils sont prêts à offrir leurs vies.

J’ai visité le Musée du Désert, dans le sud de la France. Cette communauté de croyants engagés qui vivaient à l’époque de la deuxième vague de persécution en France à la fin du 17ème siècle a traversé une persécution incroyable de la part du roi de France. Ils chantaient tous les psaumes, et un des psaumes qu’ils chantaient disait : « C’est ici la journée que l’Éternel a faite. Qu’elle soit pour nous un sujet d’allégresse et de joie ! » Pour nous, c’est un chant d’acclamation, mais dans ce temps-là, si quelqu’un était pris à exercer le ministère pastoral dans cette église en France, il était soit immédiatement exécuté, soit envoyé aux galères du roi, des vaisseaux de combat à rames utilisés en Méditerranée. Ramer était si pénible qu’ils en mouraient au bout d’une année au plus. Si on exécutait les pasteurs sans attendre, ils montaient les degrés de l’échafaud en chantant : « C’est ici la journée que l’Éternel a faite. Qu’elle soit pour nous un sujet d’allégresse et de joie ! » Et les protestants tout alentour se mettaient à chanter avec eux. Se réjouir ! Alors même qu’ils voyaient leur pasteur être pendu ! C’était un témoignage si puissant que l’armée faisait tout pour les empêcher de chanter. Les soldats étaient bouleversés de voir que des gens puissent marcher à la mort de cette manière.

Lorsque nous parlons d’une nouvelle réforme, nous ne parlons pas simplement d’un travail acharné, d’une étude sérieuse, ou de quelques versets de la Bible à apprendre concernant le domaine où nous voulons travailler. Nous parlons de maîtriser le mieux possible ce domaine professionnel, pour avoir quelque chose à dire quand la porte s’ouvre. Le Seigneur a dit que si vous êtes fidèle dans les petites choses, il vous donnera autorité sur dix villes. (Et dans un évangile, il dit : « Je vous donnerai autorité sur beaucoup. ») Je connais très peu de chrétiens qui se préparent sérieusement pour prendre autorité sur dix villes. Pourtant, si nous croyions réellement ce que Jésus a dit, nous étudierions des sujets tels que les systèmes de distribution d’eau et de traitement des déchets, le compostage urbain, l’éducation ou le gouvernement. Nous étudierions sérieusement comment faire toutes ces choses, et nous deviendrions des références dans chacun de ces domaines. Bien sûr, il existe des personnes qui ont cette autorité, mais il faudrait que plus d’entre nous prennent cette tâche au sérieux et comprennent ce que signifie être un bon prochain.

Nous voulons prendre au sérieux ce que Jésus a dit quand il nous a enseigné à prier que la volonté de Dieu soit faite sur la terre comme elle l’est au ciel. Nous avons prié cette prière toute notre vie, des centaines ou des milliers de fois, mais pour quoi prions-nous en fait ? À quoi cela ressemble-t-il concrètement quand les choses sur terre commencent à devenir plus comme elles sont au ciel ? Est-ce que cela signifie que nous chantons mieux ? Avec des instruments plus sympathiques ? Pourquoi pas, mais je pense que cela signifie beaucoup plus que cela.

Nous honorons la mémoire des centaines de milliers de croyants consacrés qui ont abandonné leurs maisons et leurs terres pour pouvoir adorer librement le Seigneur, parce qu’il représentait pour eux plus que toute autre chose. Nous savons qu’ils font partie de cette grande nuée de témoins qui nous regardent du haut du balcon des cieux et espèrent que nous irons plus loin qu’eux. Alors que Dieu nous conduit de plus en plus à prier pour une nouvelle réforme, faisons-lui confiance pour nous enseigner ce que cela signifie, ce que cela coûte. Puissions-nous voir quelques-unes des incroyables bénédictions qu’il veut apporter à nos villes.

Tom Bloomer
Recteur Émérite de l’Université des Nations

Version anglaise

Jean Baptiste

Toute discussion de Jean Baptiste doit résoudre 3 éléments singuliers de sa vie :

  • qu’il ait été rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa mère
  • qu’il soit nommé par Jésus le plus grand de tous ceux qui sont nés des femmes, mais le plus petit dans le Royaume est plus grand que lui
  • que bien qu’ayant la compréhension la plus clair en Israël de qui était Jésus, il demande vers la fin de sa vie «Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?»

Je connais une seule interprétation qui tient compte des trois :

Son ministère était d’une importance capitale, car le peuple de Dieu n’était pas du tout prêt à recevoir Jésus. Il devait être d’abord alerté que le temps du Messie est venu, et puis recevoir le baptême du pardon des péchés.

Le Seigneur ne voulait pas prendre le risque d’un prophète désobéissant ou même hésitant; donc il a mis une sorte de ‘causation’ (en anglais, je ne sais pas comment dire cela en français) sur JB. Il n’aurait pas eu le même libre arbitre que nous, le SE pesant lourd sur lui dès le sein de sa mère. Tout son ministère se serait déroulé sous le contrôle du SE, d’une manière que personne d’autre aurait expérimenté. Parce qu’il n’avait pas les mêmes choix que nous, le plus petit dans le Royaume sera plus grand que Jean.

Puis à la fin de sa vie, la main de Dieu est retiré, et il se pose la même question que tout le monde : «Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?»

Quant à la prière pour les enfants pas encore nés, j’y crois absolument. Mais j’aurais dit par le passé que le baptême du SE vient seulement quand une personne de l’âge de la responsabilité l’invite. Mais quand Philippe m’avait dit un dimanche de Pentecôte qu’il priait en langues à 5 ans, j’ai été très surpris. On l’a écrit à la maman de Cynthia, et elle nous a dit qu’elle priait pour cela pour ses 3 petit-fils. Bon.

C’est sûr qu’on peut prier pour des bénédictions profondes pour les enfants avant leur naissance. Mais est-ce la même chose que quand un adulte ou un ado ou un enfant responsable invite le SE dans sa vie ? Là on touche au mystère de la volonté humaine, nos choix qui sont tellement signifiants à Dieu qu’Il détourne ses projets, remets Ses désirs loin au futur, permets à Son cœur d’être brisé. Il respecte nos choix jusque dans l’Eternité, ils ont un poids, une densité qui passe au-delà du voile.

Est-ce possible que le bébé pas encore né, n’ayant jamais péché, vit déjà dans un contact avec la présence de Dieu au sein de sa mère ; et que nos prières peuvent déclencher une action plus profonde du SE ? Des questions saintes . . .

Voilà.

Calvin et le travail

Dans mes recherches sur les enseignements de Calvin, j’ai découvert que notre vision du travail n’est pas toujours en ligne avec la parole de Dieu et que cela vient des divers courants de pensée qui nous influencent.

Les Grecs, dont quatre-vingt pour-cent de la population était esclave, ont donné au monde une vision du travail qui se définit par le mépris de tout ce qui est manuel.
Un travail n’est bon que s’il ne se fait pas avec les mains.

Dans l’église primitive, le gnosticisme enseignait que le monde matériel n’était pas aussi important que le monde spirituel et donc nos corps ainsi que ce monde matériel n’avaient pas d’importance.
Le travail n’a pas d’importance car il n’est pas spirituel.

Durant la période médiévale, l’appel “spirituel” était plus important que tous les autres. Etre moine, sœur ou prêtre était l’appel le plus noble.
Le ministère de la parole est plus important que le travail.

C’est au travers des enseignements de Jean Calvin sur le travail que le peuple suisse a décidé de mieux travailler que ses voisins. Alors que la Suisse n’a que très peu de ressources naturelles, elle est aujourd’hui, 500 ans après, un pays avec de très bonnes conditions de vie. Quelle est donc cette vision du travail qui a transformé notre pays?

Calvin a d’abord enseigné que le travail est une forme de louange à Dieu et que c’est une manière de lui démontrer notre engagement. Il n’y a pas de différence entre travailler pour Dieu et travailler avec Dieu. Tout ce que nous faisons est un acte d’adoration.

Selon Calvin, le travail est autant spirituel que le baptême, la sainte Cène ou le mariage. C’est un sacrement. Les dons spécifiques attachés aux domaines du travail viennent autant du Saint-Esprit que ceux décrits dans la première épitre aux Corinthiens. La mécanique de précision ou la comptabilité sont des dons de Dieu pour lesquels nous devons être de bons intendants.

Dans son enseignement, le travail est un des fondements sur lequel on construit une communauté. Un horloger qui doit acheter du matériel a besoin de relations et ce processus crée une communication fructueuse, source de développement personnel et d’unité dans la communauté.

Calvin était convaincu que Dieu voulait que le travail soit pour l’humanité une source de bénédictions, de joie, de relations et de communion avec Lui. Dieu nous invite à nous arrêter pour nous concentrer sur Lui et son désir est d’être en communion avec nous dans notre travail de tous les jours.